Elon Musk champion de la désinformation pendant les élections américaines
Au lendemain des élections présidentielles américaines, le Digital Services Act (DSA) met à l’épreuve Twitter (renommé « X »). Cette campagne électorale, qui a fait l’objet d’un flot de fake news hors normes, a rappelé l’urgence de renforcer les régulations sur les plateformes numériques et démontre que la lutte contre la désinformation doit désormais devenir une priorité internationale, et notamment européenne.
Le Digital Services Act (DSA) s’impose à Twitter
Dans l’Union européenne, le Digital Services Act (DSA) impose aux plateformes de contrôler rigoureusement leurs contenus pour notamment éviter la propagation de fausses informations, surtout en période électorale. Toutefois, le comportement d’Elon Musk, PDG de Twitter adepte d’une liberté d’expression absolue et sans contrôle, suscite l’inquiétude de nombreux observateurs, ainsi que de la Commission européenne, qui envisage de nouvelles mesures.
Elon Musk n’a cessé de désinformer personnellement les utilisateurs de Twitter/X. Bien que l’UE ait déjà imposé des règles strictes aux très grandes plateformes, les griefs s’accumulent :
- retrait de Twitter/X du Code des Bonnes Pratiques contre la désinformation, corollaire au DSA ;
- absence de modérations de comptes controversés ;
- bots qui postent en nombre sur la plateforme, en lieu et place d’utilisateurs humains ;
- utilisations d’images douteuses, voire trompeuses, générées par intelligence artificielle.
DSA européen : des sanctions élargies à l’ensemble des entreprises de Musk (dont Twitter)
Début octobre 2024, l’UE a prévenu Musk que les sanctions potentielles ne se limiteraient pas uniquement aux revenus de Twitter/X. Le DSA permet de sanctionner une entreprise à hauteur de 6% de son chiffre d’affaires annuel, et la Commission envisage désormais d’inclure plusieurs autres entreprises de M. MUSK pour calculer l’amende totale au vu des infractions observées, à l’instar de SpaceX, Neuralink ou encore The Boring Company. Cette approche viserait à accentuer la pression sur Musk.
En outre, vu l’impact que les réseaux sociaux exercent aujourd’hui sur l’opinion publique, une décision de fermeture de la plateforme sur le territoire européen, à l’instar de ce qui a été décidé au Brésil, n’est pas exclue.
Le respect du DSA semble même prendre une dimension géopolitique inattendue puisque le nouveau vice-président élu J.D. Vance a publiquement suggéré que si l’Union européenne tentait de réguler Twitter/X, les Etats-Unis pourraient reconsidérer leur engagement au sein de l’OTAN.
Notre conseil :
Le respect des exigences du DSA est non seulement une obligation mais contribue globalement à garantir la transparence et la sécurité de l’information.
Les gestionnaires de plateformes en ligne doivent redoubler de vigilance, en évaluant régulièrement leurs processus de gestion des contenus. Les utilisateurs, partis politiques et responsables de milieu informatiques doivent également savoir que des plaintes peuvent être introduites devant la Commission européenne contre les dysfonctionnements des grandes plateformes d’information.